mardi 13 mai 2008

Photos satellite de madaure


Photos satellite de M'daourouch



















































SOUK AHRAS des atouts inexploités



Souk Ahras n’a pas su tirer profit de sa nouvelle position de chef-lieu de wilaya pour sortir d’une léthargie qui obère son développement.

Cette wilaya, située à l’Est du pays, renferme d’importantes potentialités non négligeables, notamment dans le domaine de l’agriculture, du tourisme et forestier.
En effet, elle recèle une richesse exceptionnelle de par la diversité de sa couverture forestière. Les régions de Mechrouha, Ouled Driss, Taoura et Sedrata pour ne citer que celles-ci, sont pourvues de différentes variétés de bois.
Le patrimoine forestier peut être un facteur de relance économique très important pour cette wilaya. La Conservation des forêts de la wilaya de Souk Ahras a, depuis quelques années déjà, tracé un large programme qui vise la protection des bassins versants des oueds de Medjerda et Charef. Le premier se situe dans la commune de Hnancha, le deuxième à Sédrata. Ces actions ciblent l’amélioration pastorale, la correction torrentielle, l’assainissement, l’entretien des forêts, le reboisement et la plantation fruitière.
Le patrimoine forestier est estimé à plus de 81.000 ha, soit les 21% de la surface totale de la wilaya. Sur le volet de la réalisation, quelque 1890 ha ont été reboisés à ce jour. La correction torrentielle, quant à elle, est de l’ordre de 23.000m3. Près de 1270 ha ont été réservés à la plantation fruitière. La fixation des berges, porte sur 55ha.
Ce programme fort louable est aussi à l’origine de la création de plus de 440 postes d’emploi, notamment dans le domaine du reboisement qui concerne près de 3284ha.

Le patrimoine forestier, source d’emploi
Ce qui a été à l’origine de la création d’un nombre non négligeable de postes d’emploi.
Le programme de développement lancé vise l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les zones rurales. La mise à niveau des exploitations agricoles et la consolidation de leurs activités productives, la promotion et la valorisation des métiers ruraux et des activités agricoles. En somme, il s’agit de la création des conditions favorables au retour dans leur région d’origine, en un mot, freiner l’exode rural des populations caractérisé par le fameux départ massif vers les grandes villes industrialisées pour des raisons sécuritaires ou économiques.
La couverture forestière de la wilaya de Souk Ahras produit chaque année 116.000m3 de bois d’oeuvre, 14.000m3 de bois de chauffe et 10.000 quintaux de charbon de liège. Il convient de noter que les difficultés touchent environ 960 ménages à travers les 173 localités de la wilaya. D’où le taux de chômage estimé à 55%. Tagaste, n’est pas seulement une région agricole, elle est aussi une wilaya touristique.
La wilaya de Souk Ahras a été dotée par Dame nature de nombreux atouts et potentialités pouvant faire du tourisme son fer de lance. Les vestiges de Madaure (M’daourouch), lieu de naissance de saint Augustin, les ruines romaines de Khemmissi qui sont d’une beauté unique au monde sans pour autant oublier les stations thermales à l’image de hammam Ouled Zaïd et hammam Tassa aux vertus curatives.
En dépit de ces acquis, le secteur du tourisme dans la ville natale de saint Augustin, n’a pas enregistré de signe qui pourrait faire sortir la région de sa léthargie.
Aussi, l’année 2006/2007 a été riche en visites de touristes, notamment les groupes de visiteurs français (pieds-noirs) qui ont fait de la ville de Souk Ahras leur lieu de pèlerinage. Il est vrai aussi que la wilaya et son chef-lieu ne comptent pas des hôtels classés qui encourageraient les visiteurs à passer deux ou trois jours dans la région.

Retard dans le développement touristique
Le besoin de nouvelles structures d’accueil en vue d’améliorer les prestations de service se fait grandement sentir. Quant aux stations thermales, elles méritent plus d’attention au vu de leur importance. Sur l’ensemble de la wilaya, Souk Ahras et Sedrata, comptent la plus grande densité en population. Malgré ses 130.000 habitants, Souk Ahras connaît un manque criant en matière de structures récréatives et interactives. Ce déficit se fait cruellement sentir dans une ville antique comme Tagaste. Aujourd’hui, en dépit de quelques terrains de proximité qui permettent aux jeunes de donner libre cours à un trop-plein d’énergie, les espaces verts dotés d’aires de jeu, de détente ou de relaxation font défaut dans une ville empreinte d’un passé glorieux.
La wilaya de Souk Ahras détient la palme de l’activité agropastorale de la région, outre les productions céréalières qui occupent une place prépondérante dans l’activité agricole et qui est de loin sa principale richesse. Il y a aussi l’élevage d’ovins et de bovins. Actuellement, le cheptel est constitué de plus de 78.000 têtes dont plus de 39.000 vaches laitières. En dépit de ce nombre, relativement important, la production de lait demeure en deçà des capacités réelles de la région, avec une production annuelle qui dépasse les 1.000.000 de litres de lait. Souk Ahras est donc en tête des wilayas productrices de cette matière de large consommation.
La wilaya qui, dans le passé, approvisionnait le complexe laitier de l’Edough à Annaba, est devenue le premier fournisseur du complexe de Tagaste à Souk Ahras ainsi que de deux autres laiteries. Ces trois entreprises constituent une véritable aubaine pour les jeunes chômeurs de cette région. L’hydraulique dans la wilaya de Souk Ahras, est au beau fixe, et ce grâce au barrage de Aïn Dalia, situé dans la commune de Hnancha, qui répond aux besoins en eau de la wilaya. S’ajoute à cela, l’irrigation des terres agricoles de la wilaya et l’approvisionnement en eau potable des populations. Une opération réussie puisqu’elle satisfait également les besoins des wilayas limitrophes à l’image de Tébessa et Oum El Bouaghi.
Notons cependant, qu’en dépit de tous leurs efforts, les autorités de la wilaya de Khenchela ne sont pas parvenues à lui faire atteindre un développement à la mesure de ses potentialités.

Article paru dans L'expresssion le 10 Mai 2008, Wahida BAHRI